Assemblée générale place de la République autour de la Plateforme 2016
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PRÉPARATION DE LA MANIFESTATION
DU 28 AVRIL 2016
LE JEUDI 21 AVRIL 2016
Amendements de la Plateforme 2016
Salut à toutes et à tous,
Suite à la réunion de samedi à la Bourse du travail de République, puis de l'assemblée que nous avons réunie à 18 heures sur la place de la République dans la foulée, la proposition de #Plateforme2016 a été modifiée pour tenir compte des différents retours et suggestions. Une nouvelle version du tract sera disponible dès ce soir.
Nous continuerons à nous réunir en assemblée quotidienne dans la semaine pour échanger autour de la Plateforme et du projet de société.
Aujourd'hui, nous nous retrouvons à 19 heuresà côté de la sortie du métro de la place, côté nord (Faubourg du Temple).
Nous fixerons à cette occasion les heures de rendez-vous ultérieurs.
Nous ferons aussi à cette occasion une quête pour financer les tracts que nous mettons à disposition de chaque personne intéressée à la diffusion de la Plateforme.
Fraternellement,
Kléber
CE QUE NOUS VOULONS...
Depuis le 31 mars 2016, la place de la République à Paris est devenu le lieu d’une réappropriation, celle de la parole politique. La loi El Khomri, dans son ajustement au seul principe de la destruction du Code du travail, ne cache pas sa véritable motivation, donner encore plus de latitude au patronat contre celles et ceux qui travaillent. Cela n’est évidemment pas négociable, le refus doit être total, nous n’avons rien à discuter. Ladite nécessité de réformer n’exprime rien d’autre que la volonté de servir au mieux les intérêts du capital contre les producteurs. La litanie pathétique des ministres et autres larbins de l’État sur le chômage et son cortège de pauvres n’arrive pas à masquer ni l’intention, ni la stratégie réelle qui est la sienne. Lorsqu’ils évoquent le « problème » du chômage nous devons entendre la « solution » que le capitalisme se donne pour produire une armée de réserve au service des profits exponentiels des dirigeants de ce monde. Créer les conditions de la vie asservie de la grande majorité au service et sous les ordres de la minorité dominante est le théorème du chômage. Le dénigrement des « pauvres sans emploi » par « les travailleurs pauvres » en est la formule. Le poison de la peste concurrentielle entre exploités, la fausse conscience des rivalités, la compétitivité et la division comme outil de l’aliénation sont le résultat de cette équation.
Il aura donc fallu une loi aussi délétère qu’inique pour que s’instaure, une stratégie de réappropriation de la politique. Et c’est bien ce à quoi nous assistons, ce à quoi nous participons, non en tant que spectateurs d’une contestation sociale mais en tant qu’acteurs de notre propre vie. La place de la République à Paris, une agora où femmes et hommes, jeunes et vieux, actifs, chômeurs, retraités, émigrés et sans-papiers s’appliquent à questionner la politique, s’emploient à instaurer la possibilité de la démocratie directe par le jeu des assemblées souveraines, dénient à l’élite le droit de décider pour la masse innombrable. Un lieu vivant de la multiplicité, de celles et ceux qui s’emploient au renversement de cette « société spectaculaire marchande » par la lutte et l’intelligence de la stratégie révolutionnaire.
Les gens se parlent dans la rue à Paris mais aussi dans de nombreuses autres villes de France, le vent se lève en Allemagne, en Espagne et c’est l’Europe internationaliste, celle des peuples et non celle d’un traité d’obligations économiques, qui surgit tel « un spectre », convenons-en qui « hante l’Europe ». Les assemblées du peuple se constituent, soucieuses de garantir l’expression libre de tout un chacun, pleine d’une volonté de redonner à la politique le seul sens qui vaille, celui de l’organisation du commun par l’assemblée souveraine. Place de la Commune, de l’insurrection permanente, place des réelles divisions historiques et de la transformation sociale, voilà quelques intitulés qui font sens, qui s’inscrivent dans l’histoire de la dynamique émancipatrice ; seul le peuple décide et se détermine sur les bases d’une lutte contre toutes les aliénations, toutes les dominations. La parole est insurgée, rien ne sera plus comme avant.
Sans doute est-il trop tôt pour parler de la révolution possible, mais au moins avons-nous présentement par l’expérimentation de la politique loin de l’État et celle des partis institutionnels, qu’ils soient de gauche ou d’extrême gauche, les prémisses d’une stratégie de réappropriation du sens commun et de sa nécessité historique. Ce monde n’est pas à réformer, il doit être transformé sur les bases d’un projet internationaliste conduisant à la destruction de toutes les dominations où la classe en tant que catégorie politique et sociologique doit disparaître au nom, en terme et en pratique, d’une politique dont le principe repose sur l’égalité de toutes et tous. La libre association des individus est la condition du libre développement des subjectivités au sein du multiple qu’est la communauté humaine, il n’y a pas de place pour la concurrence ni pour la compétitivité en dehors de la seule division acceptable, celle de l’histoire des peuples unis par la richesse de leurs différences. Cela commence par l’expérience de la politique au coin de la rue.
Toutefois, ne nous leurrons pas, les tentatives de récupération sont à l’épreuve d’une dynamique qui est en train de s’enclencher. Les partis de gauche et leurs satellites, une extrême gauche vermoulue, soucieux de faire perdurer l’affligeant spectacle de l’électoralisme parlementariste, n’ont d’autres solutions que nommer ce qui se passe aujourd’hui dans les rues et sur les places des villes comme la reproduction du mouvement des « Indignés », voire de « Occupy Wall Street ». Rien ne permet de dire ou d’établir aujourd’hui une telle comparaison, le souci d’identification de la dynamique actuelle par les médias et autres consensuels larbins de l’État à ces mouvements, n’a pas d’autre but que circonscrire l’événement historiquement en cours, de l’intégrer à un modèle déjà connu et sur lequel l’État et sa cohorte de partis politiques institutionnalisés sont susceptibles d’agir ; agir et marginaliser. Il n’y a pas d’indignation plaintive dans les rassemblements que nous vivons aujourd’hui mais la recherche et le désir d’une stratégie de transformation radicale des conditions de vie.
Lorsque le projet échappe aux représentants serviles de la realpolitik, lorsque la pratique qui s’élabore tend à se libérer des principes institutionnels et se donne pour tâche de penser l’émancipation en terme de stratégie et d’orientation, l’État et sa cohorte de subalternes n’a d’autres possibilités que s’adonner à une traduction modélisée du mouvement. Ainsi voit-on les représentants de quelques partis politiques invectiver et discuter la légitimité de telles ou tels intervenants ne se pliant pas à la discipline de la politique ordonnée par l’institution. C’est un fait majeur et récurrent qu’il convient de balayer au nom justement de l’expérimentation de la politique loin de l’État.
La véritable question est celle du projet, si l’organisation n’est pas structurée sur le modèle connu du parti ou de l’organisation politique, elle ne peut être comparée, comme nous l’avons précédemment dit, à un mouvement du type « Indignés, etc. », elle rend visible un désir de stratégie s’élaborant dans le cours de la lutte, elle est porteuse d’un projet qui se cherche dans le bouillonnement des assemblées, elle est en recherche de rupture avec ce monde. Le projet s’élabore indéniablement autour d’un refus, il se construit non pas dans l’indignation mais dans la lutte quotidienne, par l’occupation des lieux dans les villes, par une réappropriation de la rue, par le lien politique qui alimente les discussions.
C’est donc bien d’un projet et d’une stratégie dont il s’agit, le projet, celui de la possibilité du commun, de sa reconnaissance universelle par l’internationalisme dont les prémisses existent déjà au niveau de l’Europe ; la stratégie, par la dynamique des assemblées et des convergences, par la construction d’une radicalité qui en substance doit se traduire par la grève générale et la création des conseils du peuple.
Au fond, qu’avons-nous à faire d’autre que travailler à la construction du communisme au XXIe siècle ?
17 avril 2016
Germain
PROPOSITION D'APPEL
À LA MOBILISATION
Réunis ce jour à plus de deux mille sur la place de la République à Paris, nous lançons cet appel !
Nous appelons l’ensemble des couches salariées. Nous appelons les employés, les ouvriers, les techniciens, les ingénieurs !
Nous appelons tous les chômeurs, déclarés ou radiés et oubliés des statistiques de l’emploi !
Nous appelons les travailleurs indépendants de toutes les professions !
Nous appelons les agriculteurs, les soignants, les artisans, les artistes et les petits commerçants !
Nous appelons toute la jeunesse étudiante et lycéenne, toute la jeunesse en apprentissage, toute la jeunesse déscolarisée !
Nous appelons nos aînés, nous appelons les retraités de toutes les industries et les anciens combattants de tous les fronts !
Nous appelons tous les sans-droits, ouvriers sans-papiers, réfugiés et sans-logis !
À toutes et à tous !
Le projet de loi « Travail » du gouvernement est une offensive sans précédent du grand patronat et de ses alliés pour baisser les salaires, rallonger la durée du temps de travail.
Le projet de loi du gouvernement est une déclaration de guerre au peuple.
Le gouvernement justifie au nom de la « compétitivité », des « mutations technologiques » et du « marché », sa politique de casse de nos droits à une vie digne.
Le gouvernement dit que toutes les mesures de régression sociale seront utiles à la sauvegarde de l’emploi !
Le gouvernement ment !
En contraignant les travailleurs occupés à travailler plus pour le même salaire dans le cadre des « accords pour l’emploi », ce sont les embauches qui seront réduites, c’est le niveau de consommation global des salariés qui sera baissé.
Alors où les entreprises trouveront-elles leur clientèle ? Pourquoi les entreprises investiraient-elles, pourquoi sauvegarderaient-elles et développeraient-elles des emplois ?
La vérité est la suivante. L’intention du gouvernement est de consacrer la dictature sans frein des actionnaires et des riches propriétaires sur la grande majorité populaire, en l’exploitant encore plus, en la soumettant encore plus à la cupidité des riches, dans la peur du chômage et de la misère.
Notre santé, notre vie de famille, l’avenir de nos enfants, notre sécurité, l’épanouissement de chacune et de chacun n’intéressent pas le gouvernement.
Seule l’accumulation de capital entre les griffes d’une minorité milliardaire intéresse les politiciens couchés des gouvernements qui se succèdent.
Nous affirmons. Les priorités du gouvernement ne sont pas nos priorités. Les intérêts des classes capitalistes ne représentent pas les intérêts des 90 % !
Au XXIe siècle, le bien-être et la liberté de chacun des individus et de chacun des peuples de notre terre peuvent et doivent être assurés.
Des problèmes irrésolus depuis trop longtemps seront résolus rapidement, pour peu que nous sachions restructurer les cadres de notre économie.
Il ne tient qu’à nous de substituer aux logiques mortifères d’exploitation de l’homme par l’homme, de concurrence, de rapine et de guerre, de destruction dramatique des sources naturelles de la vie, les rapports d’association libre entre les producteurs et les consommateurs, les rapports non marchands de solidarité et d’entraide mutuelle entre les collectivités.
Chassons nos illusions !
N’ayons pas peur d’aller de l’avant !
Contre ce gouvernement et contre tous ceux des partis anciens et nouveaux qui suivraient la même politique, nous appelons à la mobilisation générale !
Repoussons par tous les moyens utiles les attaques du gouvernement et du patronat !
Arrêtons le travail ! Réunissons-nous en assemblées générales dans chaque entreprise et chaque commune !
Repensons collectivement la gestion de nos entreprises et du travail !
Ne suivons plus les décisions aliénées des propriétaires et des hiérarchies privilégiées ou craintives ! Disputons à l’autorité patronale le pouvoir de licencier et d’embaucher, d’augmenter et de baisser les salaires, de promouvoir ou de mettre au placard !
Prenons en main les affaires de nos villes pour que chaque projet soit soumis, discuté et adopté par les parties concernées !
Assemblons-nous dans nos entreprises ! Assemblons-nous dans nos villes et nos quartiers !
Nous, le peuple exploité et dirigé dans le mépris de nos aspirations fondamentales, engageons-nous sans crainte !
Nous ne reconnaissons plus la légitimité de ces ministres nommés par leur Président ! Nous ne reconnaissons plus la légitimité de nos employeurs investis de tous les pouvoirs pour la seule raison qu’ils sont propriétaires du capital.
Une personne, une voix !
Nous appelons à gagner la liberté, de choisir comment nous devons organiser la production, les échanges et l’organisation du travail. Nous appelons à gagner la liberté de décider quels besoins nous devons satisfaire et à quelle condition.
Organisons-nous et coordonnons-nous selon les besoins de la lutte contre le gouvernement et son projet de loi, pour la grève générale et le blocage de l’économie de profit !
Organisons-nous et coordonnons-nous pour satisfaire les besoins de la nouvelle société d’égalité sociale, de fraternité et de liberté que nous voulons créer.
Pour notre libération, enfin, maintenant, debout !
Le 13 avril 2016
Commission Plateforme2016