Soutien à la lutte des travailleurs sans-papiers du Marché International de Rungis
Depuis le 16 mars 2017 à 6 h du matin, les travailleurs sans-papiers du Marché de Rungis occupent la tour de commande de la Semmaris, la société qui exploite le site. Ils revendiquent la régularisation de plus d'une centaine d'entre eux.
Leur mouvement appuyé par la CGT du 94 a réussi à négocier le dépôt collectif des dossiers à la préfecture. Mais les travailleurs sans-papiers sont employés par diverses entreprises, en majorité des boîtes d'intérim, certaines d’entre elles traînent encore des pieds pour fournir les documents nécessaires.
Ce sont des éboueurs, des livreurs, des manutentionnaires des agents de sécurité et de nettoyage qui travaillent sur le site sous le nom d'un proche ou avec de faux papiers. En effet, depuis les années 1970, l'état français n'a cessé de légiférer pour criminaliser et par là même précariser les travailleurs étrangers, aboutissant aujourd'hui au statut de sans-papiers
Avec la suppression du droit à la couverture maladie pour tous et le projet de suppression de l’Aide Médicale d’État, c’est le débat imposé par la droite nationaliste qui est accueillie comme une aubaine par les libéraux.
C'est ainsi que certains politiciens ont désigné les étrangers comme les responsables des déficits et de la crise du chômage que l'on doit en fait aux grands patrons, spéculateurs et financiers qu'ils représentent et aux contradictions fondamentales de l’économie capitaliste dont ils sont les défenseurs.
En fait, on estime à 1,7 milliard le montant des cotisations sociales auquel les travailleurs participent sans toutefois bénéficier des services correspondants. Nous ne parlons pas des profits que les patrons font sur leurs dos en les sous-payant sur des postes de travail infernaux et au mépris du Code du travail.
Cette stratégie du bouc émissaire vise à diviser les travailleurs et nourrit le discours de la droite qui parle d'instituer la préférence nationale. Mais nous ne devons pas tomber dans ce piège. Les travailleurs étrangers et sans-papiers ne sont pas responsables du dumping social. C’est le patronat qui est responsable de cette mise en concurrence et qui fait pression permanente pour baisser les salaires et dégrader les conditions de travail.
De même, ce sont les politiques de conquêtes du grand capital qui en veut toujours plus, et qui par le biais du FMI, de l'OMC, de la monnaie, des bourgeoisies locales, et des guerres, lorsque ce ne sont pas les catastrophes écologiques, affament les peuples et confisquent les terres des petits paysans au profit des multinationales.
D'où la fuite de ces populations vers l'Europe et les pays industrialisés, avec l'espoir d'y trouver un travail et de vivre dans des conditions décentes. Mais en arrivant ici, les travailleurs doivent se confronter aux esclavagistes des chantiers et aux marchands de sommeil des taudis, loin de l'imaginaire de la terre promise.
Le statut de sans-papiers les rend corvéables à merci. Dans cette situation n'importe quelle offre d'emploi « c'est mieux que rien ». Ainsi, ces travailleuses et travailleurs sont disponibles pour les tâches les plus ingrates et les moins bien payées et font ainsi concurrence malgré eux aux travailleurs nationaux bénéficiant de quelques protections sociales (arrêt maladie, retraites, vacances, SMIC et limitation du temps de travail).
Nous ne devons pas accepter les divisions que cette société nous impose. Eux travaillent tandis que les patrons des boîtes d'intérim ne font que vivre en parasites sur notre misère qui nous pousse à accepter n'importe quel boulot à n'importe quel prix.
Puisqu’« on vit ici et on bosse ici » alors « on reste ici » ! Les travailleurs sans-papiers doivent être régularisés!
Contre la loi des patrons, organisons-nous ! Créons et développons les liens de solidarité et d'entraide entre les travailleurs avec ou sans-papiers !
Et parce que les richesses, c’est nous qui les produisons et pas les patrons des boîtes d'intérim, c'est à nous qu'elles doivent revenir !
Pour une véritable coopération internationale entre les pouvoirs travailleurs! Car nos ennemis sont les mêmes. Contre leur soif de profit, nos intérêts de classe sont à défendre !
Commentaires
Le code du travail,déchiqueté par les récentes lois El Khomery etc., doit aussi être appliqué dans les pays d'où sont originaires les sans-papiers, réfugiés, demandeurs d'asile. Le rôle de l'ONU, comme celui de l'UNESCO, n'est-ce pas de travailler à renforcer les droits des hommes et des femmes de cette planète? De quel
droit alors, les profiteurs de guerre fabriquent et vendent-ils des armes? Les criminels sont-ils aux commandes maintenant? C'est une éducation fraternelle au respect et à la responsabilité mutuels qui doivent présider à la formation de tous les citoyens. La culture de la puissance militaire et du profit sans bornes est une imposture - tout sauf de la culture!
Le code du travail,déchiqueté par les récentes lois El Khomeri etc., doit aussi être appliqué dans les pays d'où sont originaires les sans-papiers, réfugiés, demandeurs d'asile. Le rôle de l'ONU, comme celui de l'UNESCO, n'est-ce pas de travailler à renforcer les droits des hommes et des femmes de cette planète? De quel droit alors, les profiteurs de guerre fabriquent et vendent-ils des armes? Les criminels sont-ils aux commandes maintenant? C'est une éducation fraternelle au respect et à la responsabilité mutuels qui doivent présider à la formation de tous les citoyens. La culture de la puissance militaire et du profit sans bornes est une imposture - tout sauf de la culture!