Macron est élu, à bas Macron !
Avec 20,7 millions de voix, Emmanuel Macron est élu à la tête de l’État.
Ce n’est pas la victoire du peuple qui l’a préféré à Le Pen.
C’est l’oligarchie financière à la tête de la pyramide qui jubile ! La « famille » des notables LR est dépassée.
Qui à l’œil sur le poulain de la banque Rotschild ?
Ceux qui ont soutenu le candidat bien entendu ! L’homme le plus riche de France Bernard Arnault, l’actionnaire principal de Vivendi et du groupe Canal+ Vincent Bolloré, l’affairiste franco-israélien, propriétaire du groupe SFR et 5e fortune de France Patrick Drahi, le marchand d’armes et patron de presse Arnaud Lagardère, le PDG de Free et 9e fortune française Xavier Niel, le copropriétaire du groupe Le Monde Pierre Bergé, le PDG de la FNAC-DARTY Alexandre Bompard, l’ex-présidente du Medef et chef d’entreprise Laurence Parisot !
Le programme de Macron est marqué des intérêts et choix particuliers de chacun de ces noms. Une économie dirigée pour la satisfaction des plus riches, des profits maintenus par la précarisation du salariat, une économie de guerre pour protéger les intérêts des trusts, une économie de la communication pour asseoir l’idéologie marchande des maîtres.
Nous sommes nombreux en avoir une claire conscience. Ce n’est pas pour rien que le taux d’abstention a progressé entre les deux tours de 22,2% à 25,4%. Ce n’est pas pour rien que le nombre de votes blancs et nuls a atteint un record historique avec 11,5% à ce deuxième tour, tandis qu’il atteignait seulement 2,6% au premier !
Les progrès du taux d’abstention et des votes blancs et nuls entre les deux tours marquent une opposition radicale aux deux candidats. Nous comptons 16 millions d’inscrits qui ont refusé le faux choix entre Le Pen et Macron. Et la majorité de celles et ceux qui ont voté Macron ne l’on certainement pas fait par accord avec ses propositions anti sociales !
Danger imminent !
Alors qu’il récoltait les voix de 8,5 millions électeurs au premier tour sur 47,57 millions d’inscrits, Macron se retrouve à la tête de la nation. Macron devient chef des armées, nomme le Premier ministre et les hauts fonctionnaires, peut dissoudre l’Assemblée nationale et pourrait être même en droit de concentrer tous les pouvoirs.
Comme si cela ne suffisait pas, Macron veut réformer la constitution dans un sens antidémocratique, en réduisant à la fois le nombre de députés et le nombre de mois pendant lesquels le parlement légifère. Pire encore, pour éviter tout blocage interne à son programme de casse sociale, Macron ne cache pas sa volonté d’utiliser systématiquement des procédures d’urgence. C’est le Président et son gouvernement qui déciderait seul des nouvelles lois.
Les objectifs de Macron, nous le connaissons.
Macron veut liquider complètement le droit du travail en donnant toute liberté aux employeurs pour signer des accords d’entreprises afin de baisser les salaires et augmenter le temps de travail.
Macron veut s’attaquer à l’indemnisation des chômeurs en réduisant les indemnités chômage et en multipliant les radiations sous couvert de reprise en gestion par l’État de la caisse d’assurance chômage.
Macron veut s’attaquer au niveau des pensions avec la mise en place de son système de retraite à point.
Macron s’attaque à notre régime de santé en voulant élever le coût des complémentaires santé au nom d’une meilleure lisibilité de l’offre.
Macron s’attaque à notre santé et à notre environnement en voulant faire sauter les « normes administratives » dans l’agriculture et l’industrie.
Macron s’attaque à notre volonté de vivre en paix et en sécurité en voulant plus que jamais soumettre la politique extérieure du pays à la soif d’hégémonie guerrière de l’impérialisme nord-américain.
Vite, organisons-nous !
Macron compte sur une majorité présidentielle à l’Assemblée nationale pour appuyer les choix de l’oligarchie capitaliste.
Lors des législatives, celles et ceux qui ne veulent pas de la politique de Macron porteront donc leur choix en faveur d’une majorité de blocage à l’assemblée. Les électeurs conscients de la menace chercheront à empêcher Macron de disposer de son propre gouvernement. Et ni les candidats de la droite LR, ni ceux du PS, ni ceux du FN ne feront bien sûr contre poids au programme du nouveau président au sein de l’hémicycle, bien au contraire !
Pour bloquer la politique de Macron et de ses donneurs d’ordre, il faudrait qu’une majorité se dégage en faveur des candidats des organisations ouvrières, de candidats incorruptiblement liés à la défense des intérêts de la majorité du peuple, farouchement hostile à toute compromission et toute alliance avec des partis bourgeois.
Ces candidats auraient-ils une chance de gagner la majorité des circonscriptions ?
La machine de propagande bourgeoise et néolibérale est si bien rôdée, la peur du changement et de la réaction patronale est si forte, que les électeurs d’une majorité inconsciente et passive ont bien des chances de l’emporter.
Il sera donc plus sûr de prendre de l’avance sur une nouvelle défaite électorale.
Sur le terrain de la production, de la consommation et des services publics, la publicité autour du candidat Macron ne fera plus illusion.
Rien de son programme anti ouvrier, anti social, anti écologique, rien de son programme de guerre ne doit passer.
Par l’action collective et directe, les travailleurs des entreprises et les habitants des communes doivent imposer leurs propres choix dans la gestion de la vie économique et politique.
Il faut s’organiser sans délai et développer les structures de contre pouvoirs qui s’imposeront contre les institutions corrompues du grand capital.
Une majorité électorale s’est portée sur le nom d’Emmanuel Macron. Mais sur aucune de ses mesures de régression sociale, Macron ne peut prétendre détenir la majorité des voix des classes salariées et populaires.