Plus de 20% pour Mélenchon et l’extrême gauche !
Avec 23,86% et 21,43% des suffrages exprimés, Emmanuel Macron et Marine Le Pen se hissent en tête du premier tour des élections présidentielles.
Les vieux partis « du système » sont dépassés. Le Parti socialiste d’Epinay récolte le pire score de toute son histoire. Le candidat des Républicains, affaibli par ses affaires, doit se contenter de la troisième position.
Macron réussi son pari. Il réussit à rallier l’électorat centriste, la gauche libérale et la partie de l’électorat de droite traditionnelle qui ne s’est pas rabattu vers Dupont-Aignan.
En seconde position après le candidat d’En marche, le succès de la démagogie sociale populiste et identitaire de l’extrême droite est confirmé.
Le Front National progresse par rapport au premier tour des présidentielles de 2012, passant de 18,03% à 21,43%. Le candidat du FN recueille un nombre record de voix.
Le Front National bleu Marine continue sa progression dans les régions ouvrières, particulièrement touchées par la déprime du chômage et la paupérisation, les restructurations industrielles, les délocalisations et la hausse de la délinquance et des violences qui accompagne l’éclatement des entraides ouvrières.
Mais à moins de deux points près, c’est Mélenchon qui passait en deuxième place devant Marine Le Pen !
Avec des scores qui dépassent les 15% dans toutes les régions du pays, le succès de la candidature de Mélenchon mesure un profond changement de l’opinion.
Jean Luc Mélenchon recueille 19,62% des suffrages, soit plus de 8 points de plus qu’en 2012 !
La progression est spectaculaire.
Après les élections de 1981 où Marchais avait obtenu un peu plus de 15% des voix, les scores de l’extrême gauche et du PCF réunis n’avaient jamais dépassé les 12%.
Avec les voix de Philippe Poutou et Nathalie Arthaud, 21,37% des électeurs, ont choisi des candidats qui ouvrent des perspectives de lutte et de mobilisation populaire !
Sur les 7 millions d’électeurs qui ont porté leur choix sur le candidat de la France insoumise, les deux tiers se sont détournés pour la première fois du Parti Socialiste et d’autres partis bourgeois pour affirmer qu’il est nécessaire de réduire les inégalités sociales pour améliorer le niveau de vie de la majorité, qu’il faut baisser le temps de travail pour résoudre le problème du chômage, qu’il faut sortir des traités européens pour gagner en indépendance économique, que la planification écologique devient une priorité pour la nature et la protection de notre santé.
Le NPA et Lutte Ouvrière n’ont pas gagné de nouveaux électeurs au-delà de leur milieu habituel, la France insoumise a suscité un large engouement sur son programme de rupture radicale avec les dernières décennies de libéralisme et d’attaques anti sociales.
Et si les candidats Poutou et Arthaud ont fait encore une fois figure de candidatures de témoignage, Mélenchon a affirmé au contraire sa volonté de gouverner et de gagner les élections. Il s’est présenté comme aspirant au pouvoir, et présenté son programme comme celui d’une actualité politique, comme un programme de gouvernement.
Et les millions d’électeurs qui ont voté pour lui ont voté en espérant qu’il soit qualifié au second tour.
Que cela signifie ?
Cela signifie que plus de 7 millions d’électeurs se disent prêts à un grand changement politique et social. 7 millions d’électeurs se disent prêts à prendre le risque de « désobéir » aux oligarchies financières !
Voilà en quoi le succès du vote Mélenchon marque un tournant dans la vie politique du pays.
En inscrivant la symbolique de son mouvement dans une tradition patriotique révolutionnaire, et en appelant à la mobilisation populaire pour assurer la réalisation du programme l’Avenir en commun dans les débats télévisés, le chef de la France Insoumise a gagné des électeurs.
Quand Mélenchon invite le peuple à refonder la constitution politique du pays, à l’issue de sa victoire électorale, l’ensemble des autres candidats contestataires apparaissent même bien sage et bien modérés en comparaison. En affirmant son caractère subversif, la France Insoumise élargit encore ses soutiens.
Mélenchon est un socialiste réformiste. Mélenchon use et abuse des termes de révolution qu’il veut pacifique, d’une planification écologique qui n’abolirait pas le marché. Mais il n’en reste pas moins que Mélenchon nourrit les termes d’une alternative égalitaire et écologique et d’une remise en question radicale de notre démocratie représentative.
C’est à la fois en tirant vers le haut le débat des idées et en posant les termes d’une transition immédiate que Mélenchon double le score de la représentation ouvrière et populaire.
Le score de Mélenchon représente donc un tournant dans l’esprit général de la classe salariée et des classes moyennes urbaines, un succès pour l’avancée des idées d’émancipation sociale, une mesure de la radicalisation de toute une fraction de la population face aux offensives patronales.
Pour nous, cela confirme aussi très clairement encore et plus que jamais, notre projet de construction d’un mouvement de libération révolutionnaire.