Communiqué de soutien aux camarades du Workers International Vanguard League/Party (20/06/2016)

Étudiantes et étudiants, prolétaires, camarades !

Nous voulions vous adresser de Paris, tout notre soutien fraternel et militant pour les luttes que vous menez de votre côté, en Afrique du Sud.

Nous savons que le tort fait à un est un tort fait à tous. Nous savons aussi que les efforts soutenus dans un pays par une partie contribuent à améliorer les conditions de l’ensemble.

En France, nous faisons face à un gouvernement qui a engagé une offensive sans précédent historique contre les droits salariés.

Le gouvernement remet en cause tout l’édifice légal qui permettait aux travailleurs de se défendre contre un licenciement abusif, ou de repousser les velléités patronales d’augmentation du temps de travail et de baisse des salaires.

Toutes ces attaques sont menées au nom de la « compétitivité ». Pour « sauvegarder les emplois », il faudrait accepter une dégradation de nos conditions de vie et de travail. Ces arguments sont au centre de la propagande bourgeoise de ces vingt dernières années.

Ainsi, nous sommes trop heureux de pouvoir opposer à la propagande capitaliste l’exemple de travailleurs, qui, de par le monde entier, se lèvent pour conquérir de nouveaux droits.

Travailleurs du monde, notre destin est inexorablement lié.

Parfois, nous voudrions être avec vous, camarades d’Afrique du Sud, avec vous, les ouvriers des mines qui ont fait preuve de tant de courage et d’audace ces dernières années. Nous voudrions partager les grands moments de votre lutte des classes. Nous avons beaucoup à apprendre de vos expériences.

Nous vous demandons de France : en quoi pourrions-nous être d’une quelconque aide pour vous ?

Peut-être pourrions-nous organiser des campagnes de boycott contre tel ou tel intérêt, faire connaître une lutte gréviste d’un grand groupe présent sur les deux pays et chercher à étendre une grève à l’internationale ? Peut-être pourriez-vous nous aider à y voire plus claire sur la politique de notre bourgeoisie en Afrique, afin de rassembler de nouveaux arguments pour la combattre en France ?

Nous aurions, nous en sommes sûrs, beaucoup d’idées à échanger, sur nos perspectives de libération.

Contre le projet de loi Travail du gouvernement de gauche, une mobilisation est engagée depuis le début du mois de mars. D’abord une pétition qui a rassemblée plus d’un million de signatures à l’annonce de l’avant projet de loi. Puis une manifestation. Puis une seconde. Puis l’occupation de la place de la République à Paris avec des assemblées quotidiennes de plusieurs milliers de personnes.

C’est dans le cadre de cette dynamique que Plateforme2016 s’est formé.

Au delà de la lutte défensive contre les attaques du patronat et de ses agents politiciens, nous voulons affirmer des objectifs de mobilisation générales qui dessinent en même temps un projet de société émancipateur, débarrassé de l’exploitation économique, de la domination sociale d’une classe et de l’exclusion politique.

Il ne faut pas avoir peur de fâcher l’opinion bourgeoise. Nous ne pouvons fuir la nécessité du conflit avec la classe ennemie. Nous ne cherchons pas un programme qui lui soit acceptable. Nous définissons nos objectifs conformément aux besoins que nous voudrions voire satisfaits et conformément aux conditions matérielles qui rendent possibles la satisfaction de ces besoins. 

Nous disons par exemple : en satisfaisant le besoin de travail des chômeurs par l’embauche de tous les chômeurs, nous pouvons satisfaire le besoin en temps libre de celles et ceux qui travaillent trop. Nous disons : en satisfaisant le besoin d’une augmentation de salaire en plafonnant les hauts salaires et autres revenus, nous satisfaisons notre besoin de communauté fraternelle et d’égalité sociale. Nous disons : en atteignant ces premiers objectifs, nous pouvons créer les conditions pour satisfaire notre besoin de participation et de maîtrise de la vie économique et politique de notre pays.

Il faut un programme de révolution sociale au peuple salariée ! Nous voulons changer les rapports sociaux, modifier en profondeur nos modes d’existence !

Nous devons travailler notre projet, chercher à traduire ce projet en autant de mot d’ordre d’action et de mobilisation pour les luttes immédiates, afin que ce projet se matérialise déjà à un certain niveau, dans le quotidien de notre vie, dans la lutte syndicale et associative, dans la formation aussi, de véritables institutions autonomes de la classe exploitées, capables de disputer l’Autorité aux directions patronales et étatiques.

Les étudiants qui ont les disponibilités pour enquêter dans différents milieux sociaux et qui ont l’esprit de synthèse peuvent être très utile à cette tâche d’élaboration des objectifs généraux de la Révolution.

Sur ce, veuillez recevoir, au nom des camarades de Plateforme2016, nos saluts chaleureux. Sachez que vous trouverez en France des frères et des sœurs de classe prêts à vous porter soutien et secours dans vos efforts d’émancipation.

Nous voulons saluer vos camarades qui ont fait l’effort de nous contacter.

Les militants révolutionnaires, qui sont toujours dans l’urgence et pris jusqu’au cou dans le travail d’agitation et d’organisation, ont souvent bien du mal à diriger leur énergie au delà des frontières pour y rechercher les nouveaux liens politiques d’ organisations amies. Et pourtant, c’est bien cette orientation internationaliste qui nous permettra de jeter les bases d’une coopération socialiste internationale.

Encore une fois, recevez toutes nos amitiés.

Faisons grandir le mouvement de libération du XXIème siècle !

 

 

 

 

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