Contribution d'un camarade cheminot (19/06/2016)
Pourquoi et sur quelles bases les Cheminots doivent-ils se syndiquer ?
Le processus de destruction des Chemins De Fers en France est organisé par tous les gouvernements, de droite comme de gauche depuis plusieurs décennies. Ce processus avait été amorcé par le ministre Gayssot sous le gouvernement Jospin. Ce gouvernement soit disant « de gauche » avait déclenché une série de processus menant vers la privatisation de plusieurs secteurs public.
De là, une réalité pouvait alors s’affirmer, qui était que la France est dotée d’une politique bipolaire : une politique par alternance droite/gauche se partageant le pouvoir. Qu’ils soient de droite ou de gauche, ils sont de la même classe : une classe bourgeoise. Pour conserver sa domination sur la classe ouvrière elle est aidée par tous ses satellites : le PCF/FDG ou les Ecologistes qui sont des oppositions loyales et restent les serviteurs du capitalisme.
Est-ce que cette illusion de démocratie représentative fonctionnerait si elle n’avait aucune opposition ? Evidemment que non. Tous ces satellites sont donc des oppositions qui restent acceptables pour les capitalistes. Ils ne peuvent pas être des dangers pour ce système, car ils ne veulent pas la destruction du mode de production capitaliste et espèrent même un bel avenir dans celui-ci.
La France est un pays impérialiste, c’est-à-dire qu’il a atteint le stade du capitalisme monopoliste qui est donc caractérisé par un capital financier belliqueux (capital industriel monopolisé + capital bancaire) et très puissant. L’impérialisme Français est donc celui de monopoles (multinationales) dotés de capitaux très puissants. Ces monopoles exportent leurs capitaux à travers la planète, car les frontières deviennent de ce fait trop étroites pour des capitaux aussi puissants. Ces capitaux restant dans le cadre national ou exportés s’accroissent, s’accumulent et se concentrent et engendrent ainsi toujours plus de paupérisation.
Pourquoi ?
Parce que le processus d’accroissement de ces capitaux est conditionné par l’exploitation de la force de travail des ouvriers et de la main d’œuvre, à l’intérieur ou dans les néo-colonies. La classe capitaliste achète la force de travail comme n’importe quelle marchandise et l’exploite pendant un certain nombre de temps : pendant 8h par exemple. C’est pendant ce temps donné que la force de travail de la classe ouvrière produira la plus-value, c’est-à-dire le profit nécessaire à la classe capitaliste : c’est donc la force de travail humaine qui est créatrice de profit.
La force de travail de l’ouvrier qui est en mouvement pendant les 8 heures engendrera donc un certain taux de profit pour la classe capitaliste et donc pour les monopoles. Il s’ensuit que si le temps de travail augmente, la force de travail produira inévitablement un taux de profit plus élevé. Dans la loi El Khomri ou la loi sur les réformes ferroviaires, la classe capitaliste et le Medef ont pris soins de préciser qu’il faudrait une augmentation du temps de travail pour tous les travailleurs, tout en gelant ou réduisant les salaires. Ce processus touche tous les travailleurs : public et privé.
Concernant les travailleurs du secteur privé : la classe capitaliste veut donc que la force de travail de ces travailleurs engendre toujours plus de profit. Augmentation du temps de travail, réduction des salaires et allégement des charges patronal : tous les ingrédients ont été réunis pour augmenter le taux de profit et satisfaire la classe capitaliste.
Concernant les travailleurs du public : Il y a donc un processus de privatisation de la force de travail des agents du service public. Les agents publics sont une réserve de plus-value potentielle qui satisfera les appétits voraces de la classe capitaliste.
S’unir et se syndiquer
Pour se défendre contre ce processus de paupérisations de tous les travailleurs, il faut que tous les travailleurs de tous les secteurs de productions s’unissent et se syndiquent. Les syndicats représentent un outil permettant aux travailleurs de se défendre contre les appétits féroces du patronat. L’outil syndical doit être la matérialisation de la volonté de tous les travailleurs dans la défense de leurs intérêts.
Au moment où la contradiction capital/travail s’aiguise et où le mode de production capitaliste est en crise, le rapport de force devrait basculer du côté du travail et donc du côté des travailleurs. C’est dans ce sens que la syndicalisation en masse des travailleurs devrait s’opérer : se syndiquer et pousser au renversement de ce système. L’outil syndical doit devenir le prolongement matériel et idéologique de la volonté des travailleurs qui se battent pour le renversement du mode de production capitaliste.
Sur quelle base la syndicalisation des travailleurs devrait-elle s’effectuer ?
La syndicalisation des travailleurs devrait s’effectuer sur des bases de classes, c’est-à-dire que les travailleurs ne devraient pas se syndiquer pour des raisons de protections (être protégé face aux patrons) uniquement, mais aussi dans une perspective militante. Le syndicat doit être une organisation formée par les travailleurs et pour les travailleurs. Mais, adhérer à un syndicat en masse et apporter à cette structure syndicale une puissance numérique ne suffit pas…loin de là !
Adhérer à un syndicat dans une perspective militante n’englobe pas uniquement l’apport d’une puissance numérique, mais cela englobe aussi l’apport d’une puissance idéologique. Pour que les appareils syndicaux puissent défendre les intérêts des salariés face aux intérêts des partons, il faut apporter des perspectives politiques aux syndicats.
Quand la classe capitaliste fait passer des lois qui aggravent l’exploitation des travailleurs, ne fait-elle pas de la politique ?
Quand une entreprise licencie des salariés pour faire encore plus de profit, ne fait-elle pas de la politique ?
Ou alors quand les différents gouvernements s’accordent pour détruire les Cheminots et dérouler le tapis rouge aux monopoles (multinationale), ne mettent-ils pas en application une politique contre les Cheminots ? Evidemment, oui !
Alors pourquoi l’outil syndical ne devrait-il pas être doté de perspectives politiques justes et s’orientant vers la défense des intérêts des Cheminots !!
Pour que cela puisse s’accomplir avec le plus de cohérence possible, il faut que les Cheminots et tous les travailleurs qui se syndiqueront balayent les parasites qui gravitent dans ces structures syndicales : il faut lutter contre ces parasites opportunistes. L’opportunisme engendre beaucoup de dégâts dans les structures syndicales. Balayer ces parasites permettrait aux Cheminots de se réapproprier leurs outil syndical et de refonder un syndicalisme de classe.
Actuellement, à l’intérieur des structures syndicales existent encore des idées révolutionnaires. Elles n’ont pas disparues, mais elles sont été isolées et ces idées révolutionnaires stagnent. Il s’ensuit que si les Cheminots se syndiquaient massivement, sur des bases de classe et sur la base d’une véritable perspective militante, ils pourront lutter aux développements de ces idées révolutionnaires.
Il faudrait que les Cheminots syndiqués luttent pour sortir les idées révolutionnaires de leur isolement. C’est ainsi que les structures syndicales reviendront sur des bases de classe et deviendront des outils de luttent puissantes pour le prolétariat. Car c’est une réalité objective de dire que les Cheminots sont des prolétaires et cela même si les médias corrompus du capital essaient de faire croire le contraire en formatant l’opinons public avec sa propagande sordide.
Il n’y a pas d’autres choix : il faut en finir avec le mode de production capitaliste !
La destruction de ce système doit s’effectuer par la révolution socialiste et qui ouvrira la porte au socialisme : ce n’est pas une utopie. La Plateforme2016 propose aux Cheminots de les aider dans ce processus menant vers les chemins de leur émancipation. Notre organisation propose aux Cheminots et aux structures syndicales de véritables perspectives politiques qui pourront être les bases de la reconstruction d’un véritable syndicalisme de classe.
Vive le syndicalisme de classe ! Vive le socialisme !
01:39 | Lien permanent | Commentaires (0)